LA PRIERE FAIT L’HISTOIRE
de David Smithers
Edward McKendree Bounds, dans son livre «Prayer and Praying Men» (c’est-à-dire Prière et Hommes de Prière), écrivit : «Elie apprit des leçons de prière nouvelles et plus élevées alors qu’il était caché de la part de Dieu et avec Dieu…» Cette déclaration s’applique aussi à son auteur. E. M. Bounds était un homme caché de la part de Dieu et avec Dieu dans la prière. Au cours de toute sa vie, il n’attira jamais de grands partisans ni ne connut le succès et la réputation auxquels on pourrait s’attendre.
Après quarante-six ans de ministère fidèle, il était encore pratiquement inconnu. Des huit classiques qu’il écrivit sur la prière, seulement deux furent publiés durant sa vie. Bien que caché et non reconnu de son vivant, Edward M. Bounds est considéré aujourd’hui par la plupart des évangéliques comme l’auteur le plus prolifique et le plus fervent sur le sujet de la prière.
E. M. Bounds naquit le 15 août 1835 et mourut le 24 août 1913. Quelques-uns peuvent être surpris par ce fait, étant donné que Bounds est considéré comme un auteur contemporain, à cause de son clair et franc style d’écriture. Etant jeune, E. M. Bounds exerça la profession d’avocat jusqu’à ce qu’il sente un appel au ministère. Il fut ordonné pasteur méthodiste en 1859. E. M. Bounds prêta également ses services comme aumônier de l’armée confédérée pendant la Guerre de Sécession. Cela eut pour résultat qu’il fut capturé et retenu prisonnier de guerre pendant une courte période. Après son emprisonnement, Bounds retourna à Franklin, dans le Tennessee, où, avec les troupes confédérées, il subit une défaite sanguinaire. Bounds ne put oublier Franklin, où beaucoup furent dévastés par la Guerre de Sécession. «Quand le frère Bounds vint à Franklin, il trouva l’église dans un état misérable». Il trouva immédiatement une demi-douzaine d’hommes qui croyaient vraiment en la puissance de la prière. Tous les mardi soir, ils se mettaient à genoux en prière pour un réveil, pour eux-mêmes, pour l’Eglise et pour la ville. «Pendant plus d’un an, ce fidèle groupe invoqua le Seigneur jusqu’au moment où Dieu répondit par le feu. Le réveil arriva sans aucun préavis ou projet, et sans que le pasteur fasse venir un évangéliste pour l’aider».
Il devint toujours plus évident que E. M. Bounds était un don offert pour édifier et réveiller l’Eglise. Ce prophète de prière mettait souvent mal à l’aise les prédicateurs avec son appel à la sainteté et ses attaques contre la soif de l’argent, du prestige et du pouvoir. «Son constant appel au réveil agaçait ceux qui croyaient que l’Eglise était saine pour l’essentiel..» Dieu lui confia une grande charge de prière, requérant une intercession quotidienne. Il travailla dur dans la prière pour la sanctification des prédicateurs, pour le réveil de l’Eglise de l’Amérique du Nord et pour la diffusion de la sainteté parmi ceux qui se déclaraient chrétiens. Il passait un minimum de trois jusqu’à quatre heures par jour dans la prière fervente. «Parfois le vieux mystique était allongé par terre sur le dos et parlait avec Dieu; mais il passait de longues heures sur ses genoux ou prosterné la face contre terre, et alors on pouvait l’entendre pleurer…»
W. H. Hodge, responsable d’avoir fait imprimer la plupart des écrits de Bounds, nous fournit quelques impressions personnelles sur la vie de Bounds. Il écrit : «Je me suis trouvé parmi de nombreux pasteurs et j’ai dormi dans leur chambre durant de nombreuses années. Ils priaient, mais je n’ai jamais été frappé par aucune prière en particulier au milieu d’eux, jusqu’au jour où arriva un petit homme aux cheveux gris et au regard aquilin. Nous avions un congrès de dix jours. Nous avions beaucoup de bons prédicateurs dans le bâtiment où nous logions, et l’on assigna à l’un d’eux ma chambre. Je fus surpris de voir le lendemain, de bonne heure, un homme qui prenait son bain avant que le jour se lève et puis descendre pour prier. Je me dis en mon fort intérieur : «Il ne nous dérangera pas, mais il arrêtera bientôt»; il continua doucement pendant des heures, intercédant et pleurant avec douceur pour moi et pour mon indifférence, et pour tous les serviteurs de Dieu. Le lendemain, il parla de la prière. Il éveilla mon intérêt du moment que j’étais jeune dans le ministère, et que j’avais souvent désiré rencontrer un homme de Dieu qui priait comme les saints de l’ère apostolique. Le lendemain, il se mit de nouveau en prière et pendant dix jours, il alla prier pendant des heures tôt le matin. Je m’intéressai intensément et remerciai Dieu de l’avoir envoyé auprès de moi. «Au bout du compte», dis-je, «j’ai trouvé un homme qui prie vraiment. Je ne lui permettrai jamais de s’en aller». Il m’attira avec des crochets d’acier».
Pour conclure, considérons quelques observations d’E. M. Bounds sur le réveil : «Les réveils figurent parmi les droits du statut de l’Eglise… Réveil signifie un pasteur avec un cœur brisé. Réveil signifie une église qui, à genoux, confesse ses péchés – les péchés de l’individu et de l’Eglise – et les péchés des temps et de la collectivité».
Traduzione francese a cura di Giannangeli Laetitia