LA PRIERE FAIT L’HISTOIRE
de David Smithers
Il est rare que les très grands hommes reconnaissent leur véritable valeur. Un de ces hommes d’exception fut Andrew A. Bonar. Son journal intime est un vrai manuel sur les qualités d’un cœur brisé et humble. Presque toutes les pages semblent être remplies non seulement d’expressions de sa transparence et de son sentiment d’indignité, mais aussi de Jésus-Christ. Pour un vrai saint, le sentier d’un cœur brisé porte tout droit au trône de la grâce. Andrew Bonar ne fit pas exception à cette règle divine. Majory Bonar, la fille de Bonar, décrit son journal intime comme la «révélation de quelqu’un qui priait sans cesse et qui priait en tout lieu». John J. Murray a écrit au sujet d’Andrew Bonar : «Il ne croyait en aucun raccourci conduisant vers la sainteté et vers l’utilité dans l’œuvre de Dieu. Il savait que le seul et unique chemin pour grandir dans la grâce et dans la connaissance du Seigneur Jésus-Christ était une communion quotidienne et d’heure en heure avec le Père et le Fils». Andrew Bonar écrivit lui-même : «Il y a trop de temps employé dans l’œuvre active pour le Royaume de Dieu. Il est indubitable que si les serviteurs de Dieu doivent parler et prêcher sous la puissance du Saint-Esprit, ils doivent aussi se consacrer tout à nouveau continuellement à la prière…»
Andrew Bonar fut un des nombreux serviteurs écossais utilisés par Dieu pendant le Réveil de Kilsyth de 1839-1840. Les serviteurs de Dieu qui furent les plus honorés par la présence de Christ pendant cette période de restauration furent William Chalmers Burns (1815-1868), Robert Murray McCheyne (1813-1843), Alexander Moody Stuart (1809-1898) et Andrew Bonar. Tous ces hommes étaient des amis intimes qui s’encourageaient mutuellement dans l’exercice d’une prière constante. Juste après le déclin du Réveil de Kilsyth, Andrew Bonar déclara : «L’expérience m’a appris que ce n’est pas le travail énorme mais la prière constante l’unique moyen pour parvenir à une bonne réussite». Bonar était capable de réaliser beaucoup avec les hommes en public parce qu’il passait beaucoup de temps avec Jésus-Christ en privé. Les annotations quotidiennes du journal intime de Bonar attestent ce fait. Il écrivit le 3 janvier 1856 : « En ce moment je me suis forcé à rester en prière à toute heure de la journée, arrêtant mon activité, quelle qu’elle soit, pour prier un peu. J’essaye de garder mon âme à l’ombre du trône de la grâce et de Celui qui y siège». Samedi, 8 mars : «J’ai peur de moi-même parce que je suis moins pieux que d’habitude, bien que je sois souvent aidé plus que jamais dans ma prédication…» Mercredi, 24 : « Ô mon Dieu, ne me laisse pas marcher, même dans les verts pâturages, sans Toi ! Je me sens heureux de vivre comme un pèlerin et un étranger, et plus, bien plus qu’avant, je cherche au travers de la prière et des pleurs dans le secret à voir Dieu glorifié dans le salut des âmes».
Dans une lettre à un ami intime, Andrew Bonar écrivit : «Ô frère, prie ; malgré Satan, prie ; passe des heures en prière, néglige tes amis plutôt que la prière, jeûne, et saute ton petit déjeuner, ton déjeuner, ton dîner et même ta nuit de sommeil plutôt que la prière. Et nous ne devons pas parler de la prière, mais prier pour de bon. Le Seigneur est proche. Il vient doucement alors que les vierges dorment». Andrew Bonar a vécu pendant une période de réveil mais cela ne l’empêchait pas de prier sans cesse pour recevoir plus de la puissance de Dieu qui réveille. Son journal intime, encore une fois, fait clairement état de cela. Mercredi, 21 : «J’ai été en mesure de passer presque toute la journée à prier, louer et confesser. J’ai été amené à une profonde humiliation pour notre église, et à la prière pour l’effusion du Saint-Esprit sur mon peuple. J’ai fait plusieurs promesses devant le Seigneur, et mon cœur me faisait souffrir tellement mon désir était grand, mais j’étais heureux également dans l’attente de ce que ce jour pouvait réaliser pour moi. Mais je crois que ce que Samuel Rutherford a écrit est vrai : "Un lit baigné de larmes, une gorge sèche à cause de la prière, des yeux comme une fontaine de larmes à cause des péchés du pays se trouvent rarement au milieu de nous"».
Andrew Bonar était un homme qui connaissait intimement Jésus-Christ. Il obtint comme résultat de voir ce que Jésus vit, et c’est pourquoi il fut en souci, pleura et pria comme Jésus. Ainsi, trop souvent, nos yeux aussi sont secs parce que nos yeux sont aveugles aux besoins autour de nous. Nombre d’entre nous ont été aveuglés par le temporel, jusqu’à ne plus pouvoir voir l’éternelle réalité de la sainteté du ciel et des horreurs de l’enfer. Seigneur, ramène-nous dans notre chambre de prière, là où les yeux aveugles voient et où les cœurs endurcis sont brisés. Seigneur, aie pitié et amène-nous à une contrition de cœur !
Traduzione francese a cura di Giannangeli Laetitia